Martel en tete

21Juin/17Off

Pays-Bas

La semaine dernière, j'ai visité Amsterdam dans le cadre d'un voyage de groupe. Au cours du séjour, je me suis rapproché de quelques personnes, avec qui j'ai discuté des législatives à un moment. Chacun s'accordait à dire qu'il y aurait sans doute une absention conséquente, de même qu'une lame de fond pour candidats investis par En Marche. Et cela a été le cas. Mais les résultats ont clairement dépassé toutes nos prédictions ! Pour commencer, l'absention a fortement caractérisé cette élection. Elle a même crevé le plafond avec 51,29% ! Il y a de nombreuses façons d'interpréter ce mouvement, mais à mon sens, cette abstention doit être comparée à celle du premier tour des précédentes élections, qui était déjà élevée pour un scrutin de ce genre. Il est essentiel de réaliser que Macron, même s'il a remporté l'élection à hauteur de 66%, a obtenu ce résultat grâce au refus de l'extrême-droite, mais pas tant pour ses propositions. Et étant donné qu'une majorité allait à l'évidence aller à la majorité présidentielle, pas mal d'électeurs n'ont pas vu l'intérêt d'essayer de contrebalancer cette tendance. Mais le caractère inédit de ces législatives, c'est la lame de fond qui a lessivé les partis principaux. Le PS, qui tenait une part importante de l'hémicycle, a ainsi pris cher dans ce scrutin. De nombreux anciens ministres, comme François Lamy, ont été éjectés, et ce dès le premier tour... Pour le parti de Marine Le Pen, le fiasco est là aussi total. Il n'a pas remporté les 15 sièges indispensables pour constituer un groupe au Parlement. On est loin du score de la présidentielle ! Ce nouveau Parlement pro-Macron pourrait tout de même s'avérer dérangeant pour la suite du quinquennat. En effet, en l'absence de toute opposition digne de son nom, l'exécutif pourrait se prendre de plein fouet un troisième tour social. La loi travail, notamment, pourrait mettre le feu aux poudres. Davantage d'information sur cette expérience de voyage groupe aux Pays-Bas en cliquant sur le site de l'organisateur.

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8Juin/17Off

Gucci à Florence

Inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco, Florence est une capitale artistique qui transporte dans un univers de carte postale presque surréaliste à force d’incarner à la perfection son rôle de berceau de la Renaissance. Dans chaque église, chaque palais, apparaissent des œuvres célébrissimes ou au contraire oubliées de la grande histoire de l’art signées Sandro Botticelli, Filippo Brunelleschi, Giorgio Vasari, Léonard de Vinci, Michel-Ange, Paolo Uccello… Il est très facile d’oublier que, en 1921, la ville a vu naître Gucci, alors entreprise familiale de maroquinerie, aujourd’hui propriété du groupe Kering. Son actuel directeur de la création, Alessandro Michele, a choisi la capitale toscane pour présenter sa dernière collection croisière. Pourtant ce n’est pas le patrimoine de la maison qui l’intéresse, mais celui de la ville. L’occasion de plonger dans les sources esthétiques du designer et de comprendre son univers. Pour ses invités, il a organisé une visite privée du Musée des Offices et surtout la traversée du « corridor de Vasari ». Construit, comme son nom l’indique, par Giorgio Vasari en 1565, sur une commande de Cosme de Médicis, ce « couloir » relie le Palazzo Vecchio au Palais Pitti et permettait à la célèbre famille florentine de traverser l’Arno en toute sécurité.Le lieu est aussi une galerieextraordinaire, qui rassemble plus de deux cents autoportraits d’artistes, de Rembrandt à Marc Chagall en passant par Diego Vélasquez ou Elisabeth Vigée-Lebrun. Les dernières personnes à en avoir ouvert les baies vitrées se nommaient Adolf Hitler et Benito Mussolini. Le défilé lui-même a investi le Palazzo Pitti, aujourd’hui musée et autrefois une des multiples résidences des incontournables Médicis. Alessandro Michele a choisi les salles des Planètes, décorées par Pierre de Cortone dans un style baroque vertigineux, avec une moquette jaune bouton d’or et des sièges à la romaine décorés de fragments de poèmes signés Laurent de Médicis. Dans ce contexte « chargé » se dessinent très clairement les points communs entre l’art de la Renaissance florentine, ses emprunts à l’idéal esthétique antique, l’œuvre de Laurent de Médicis, poète, guerrier et patron des arts, et le travail d’Alessandro Michele : une quête obsessionnelle du beau. Au Quattrocento, cette quête s’est incarnée dans l’Académie néoplatonicienne de Florence, qui influença les plus grands artistes ; elle défendait l’idée que la beauté et l’harmonie permettaient d’accéder à une plus grande spiritualité et au bonheur. Chez Alessandro Michele, sans doute malgré lui imprégné de ce fonds culturel florentin, elle se manifeste plus modestement dans sa capacité à accumuler les références et les centres d’intérêt. Culture victorienne, Renaissance italienne, culture pop, chinoiseries, botanique, archéologie, astronomie, philosophies, punk rock, architecture gothique… Tout l’inspire.

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