Martel en tete

7Nov/17Off

Le spatial et le commercial

Le graphique ci-dessous, exprimé en conditions économiques constantes, montre l’évolution du chiffre d’affaires global de l’industrie spatiale manufacturière européenne sur deux décennies. Les grandes caractéristiques du secteur sont les suivantes : • un chiffre d’affaires cyclique : ce phénomène est directement lié aux fluctuations du marché commercial des satellites de télécommunication. Les évolutions sont spectaculaires, avec une réduction drastique des ventes commerciales de 50 % (voir figure suivante) en à peine deux ans au début des années 2000. La reprise est bien amorcée depuis, mais il est peu probable de revenir avant longtemps au niveau historique de 1999, compte tenu de la concurrence renforcée des compétiteurs américains motivés par la contraction des budgets publics et la baisse du dollar par rapport à l’euro ; • une absence de croissance : globalement, on note un chiffre d’affaires consolidé stable autour de 5 milliards d’euros par an environ. L’ESA reste le client principal de l’industrie spatiale manufacturière ; cependant, en conditions économiques constantes, le chiffre d’affaires associé a diminué de pratiquement 50 % en deux décennies1 ; • un niveau d’emploi en léger tassement : celui-ci varie de manière atténuée au gré des fluctuations du marché commercial mais peine à rejoindre le niveau historique de la fin des années 2000. Par ailleurs, le marché institutionnel hors ESA, qui regroupe essentiellement les dépenses des agences spatiales nationales pour des applications civiles ou militaires, est en érosion lente. Les graphiques ci-après permettent de constater que la dépendance au secteur commercial s’est encore amplifiée dans le cas de l’industrie spatiale française. Celle-ci se retrouve ainsi dans une situation unique en matière d’exposition au secteur commercial. On constate une très nette érosion des chiffres d’affaires institutionnels, avec une diminution de plus de 30 % depuis 1997. Si les parts des marchés commerciaux conquises par l’industrie spatiale française contribuent à positionner notre pays parmi les puissances spatiales de premier rang et constituent un atout dans la mesure où ce marché agit comme un formidable stimulant en termes de compétitivité, la dépendance au secteur commercial est également un facteur de risque tant celui-ci est soumis à des facteurs externes tels que : • les taux de change et leur fluctuation rapide sur un marché essentiellement en dollar ; • l’émergence de capacités nouvelles au plan international ; • la fluctuation de la demande, très concentrée autour de quelques opérateurs. À cet égard, le maintien d’une relation privilégiée avec les opérateurs européens est un élément clé de stabilité pour l’industrie.

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