Martel en tete

18Avr/18Off

Développement des infrastructures d’aménagements des cours d’eau

Les principaux aménagements réalisés sur la plupart des cours d’eau sont des endiguements, des canalisations, des mises à grand gabarit et des retenues d’eau. Les digues sont construites afin de limiter ou supprimer les déplacements latéraux des cours d’eau. L’énergie des cours d’eau est alors canalisée et donc accrue ce qui provoque une érosion du fond du lit et donc un enfoncement de la ligne d’eau provoquant l’abaissement du niveau de la nappe phréatique entraînant un assèchement des milieux riverains. Les retenues d’eau peuvent être créées par des barrages, ce qui modifie le régime des rivières en stockant l’eau à certaines périodes et en la restituant à d’autres. Les grands barrages sont ceux qui ont le plus d’impacts au niveau du réservoir où les eaux deviennent plus ou moins stagnantes et à l’aval. La stabilisation de l’eau dans les réservoirs entraîne une accumulation de sédiments qui doivent être évacués périodiquement provoquant un colmatage des berges, des annexes hydrauliques et de la surface des milieux humides et donc entraînant à plus ou moins long terme une forte dégradation voire la disparition des milieux humides riverains. Ces barrages ont également un rôle d’écrêtement des petites crues ce qui peut nuire à la reproduction de certaines espèces de poissons comme le brochet dont la femelle a besoin que les prairies restent inondées au moins trois semaines pour pouvoir y déposer ses œufs. Ils peuvent également nuire aux espèces végétales en diminuant la mobilisation de la charge de fond qui permet de renouveler les formes hydromorphologiques. Les plantes de début de succession comme la petite massette, liées aux cours d’eau dynamiques sont ainsi menacées de disparition (Girel, 2017). Ces petites crues permettent également la mise en eau régulière des milieux annexes des cours d’eau (bras morts, anciens méandres, etc.) qui jouent un rôle important dans le bon fonctionnement écologique des cours d’eau. Enfin, les crues sont utiles au façonnage du lit des cours d’eau, ce qui permet le renouvellement des milieux riverains avec une incidence sur leurs caractéristiques et leurs propriétés. Les barrages présentent d’autres types d’impacts notamment sur les peuplements piscicoles qui peuvent être influencés d’une part par un cycle thermique artificialisé de l’eau (eaux froides lâchées au printemps et en été et eaux plus chaudes en automne) et d’autre part par un régime hydrologique modifié qui joue sur le potentiel d’abris et sur la qualité d’habitat. Un dernier impact causé par ces aménagements est la rupture des continuités écologiques notamment des continuités piscicoles. En effet, la grande majorité des espèces de poissons ont besoin de circuler sur un linéaire de cours d’eau plus ou moins long pour accomplir leur cycle de vie : reproduction, alimentation, croissance, etc. La rupture dans la continuité piscicole peut donc avoir des conséquences sur la reproduction des espèces et, dans le pire des cas, conduire à la disparition de certaines d’entre elles. Un isolement des populations peut également être observé, et conduire à une limitation des échanges génétiques au sein d’une même espèce, augmentant ainsi le risque de disparition et limitant les possibilités de recolonisation des milieux.

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