Martel en tete

Une crise profonde

Il y a peu, j'ai discuté des élections américaines avec un new-yorkais durant un congrès à New York. Nous avons en particulier évoqué Ted Cruz, un sénateur texan qui prépare griller son bacon sur sa mitraillette encore chaude. Lors de cette discussion, j'ai assuré que nous ne suivions pas la même direction. Certes, nous avons bien eu un certain Jacques Cheminade qui décrivait la réforme de la santé d'Obama comme un crime contre l'humanité, mais il y a une différence de taille. En effet, il n'a jamais passé la barre des 1% ! Pour autant, maintenant que j'y réfléchis, plus je commence à croire que nous sommes assez proches de la conjoncture américaine, au final. Car ce que montrent ces élections, c'est que l'establishment. En résulte que ce sont des personnalités comme Ted Cruz qui montent : des outsiders qui promettent de mettre un terme au modèle actuel. De notre côté, nous avons un équivalent puisque nous avons Marine Le Pen qui monte. Dans les deux cas, un bouleversement similaire est en cours : la population tend à rejeter le système en place. Un phénomène qui n'a rien de récent. Il suffit de se souvenir du score de papa Le Pen en 2002.. C'est un peu comme un typhon né d'un battement d'ailes de papillon il y a longtemps. Je pense que tout a commencé il y a une quarantaine d'années. La crise de 2008, les affaires de malversations, l'inertie politique.. Durant ce congrès à New York, un participant a décrit ce rejet était un péril pour la démocratie. Mais je suis loin de partager son avis. On court bien entendu le risque qu'un populiste finisse par passer. Mais ça ne changera pas la donne, et en fin de compte ça ne conduira qu'à une chose : une révolution du peuple et la chute des responsables politiques. Ca me paraît aujourd'hui fatal. D'une part, parce que les élites sont trop déconnectées du monde réel et le système n'est tout simplement plus en adéquation avec notre monde actuel.